À peine entamée, la mission du Comité de pilotage de l’audit du fichier électoral (Copil) connaît déjà de sérieuses secousses. Michel Alokpo, l’un des membres dudit comité, conteste publiquement la sélection de trois des quatre experts internationaux désignés. Une sortie qui met en lumière des dissensions internes et soulève des interrogations sur la crédibilité du processus.
L’atmosphère se tend autour de l’audit du fichier électoral. Dimanche 13 juillet 2025, Michel Alokpo, membre du Comité de pilotage de l’audit (Copil), est sorti de sa réserve sur les ondes d’une radio privée. Réagissant aux propos du président du Copil, Jean-Baptiste Elias, tenus une semaine plus tôt dans la même émission, il a soulevé de profondes inquiétudes quant à la transparence du processus de recrutement des experts impliqués dans l'audit.
À l’en croire, la procédure de sélection des experts internationaux ne répond pas aux exigences d’objectivité et de rigueur. « La procédure qui a conduit à la sélection des cadres techniques et des experts internationaux est biaisée », a-t-il déclaré sans détour. Michel Alokpo va plus loin : sur les quatre experts retenus, il en conteste trois, estimant que leur désignation ne s’est pas faite dans un esprit de consensus et de transparence.
Autre grief évoqué : la lenteur administrative. Selon Alokpo, il a fallu pas moins de cinq mois pour rédiger les Termes de référence (TDR), documents indispensables au lancement du processus.
Un retard qui, selon lui, a considérablement ralenti les travaux du Copil.
Devant cette situation, l’ancien député affirme avoir informé le Cadre de concertation de l’opposition afin de signaler le malaise profond qui mine le comité. Dans un appel à l’apaisement, il plaide toutefois pour un dialogue franc et ouvert entre les membres du Copil afin de lever les incompréhensions et permettre à l’audit d’aboutir dans les meilleures conditions.
Un comité sous tension
Les révélations de Michel Alokpo viennent fragiliser davantage la cohésion d’un comité censé incarner la neutralité et la rigueur. Si ces accusations ne sont pas encore officiellement corroborées, elles jettent un voile d’incertitude sur la suite du processus.
Cette nouvelle crise pourrait également alimenter les critiques de ceux qui pointent du doigt les dissensions internes au sein de la société civile et de l’opposition. Pour certains observateurs, ces divisions desservent la cause qu’elles entendent défendre : celle d’un audit crédible et accepté de tous.
Le Copil a désormais la lourde tâche de rétablir la confiance, tant en son sein qu’auprès de l’opinion publique. Car plus que jamais, l’enjeu est clair : garantir un processus électoral transparent et apaisé en prélude aux prochaines échéances.
Soyez le premier à commenter cet article