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Lampadaires solaires

Quand l’incurie dans le suivi détruit les efforts d’éclairage public

Quand l’incurie dans le suivi détruit les efforts d’éclairage public

À peine installés à grands frais sur plusieurs axes routiers à travers le pays, les lampadaires solaires sombrent déjà dans le noir. Pannes, vols, vandalisme ou négligence : le mauvais entretien interroge la volonté réelle de pérenniser les investissements publics et de garantir la sécurité des citoyens.

Les axes routiers éclairés par des lampadaires solaires, symboles d’une modernisation de l’éclairage public dans plusieurs communes du Bénin, tombent les uns après les autres dans l’obscurité. À Adjarra, comme ailleurs, les infrastructures récemment mises en place montrent déjà des signes de dégradation inquiétante.

Sur le tronçon Adjarra-Médédjonou par exemple, les lampadaires installés il y a à peine quelques mois sont désormais en majorité hors service. Après 19h30, la route devient une zone sombre et peu rassurante. Certaines ampoules sont grillées, d’autres ont été brisées lors d’accidents, et plusieurs dispositifs ont tout bonnement disparu, victimes de vols ou d’actes de vandalisme.

Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Dans plusieurs localités du pays, on observe un défaut criant de suivi et d’entretien des infrastructures publiques. La situation remet sur la sellette les institutions responsables : les mairies, les agences communales de développement et dans certains cas la SBEE, sont interpellées.

Comment comprendre que des lampadaires flambant neufs cessent de fonctionner sans qu'aucun mécanisme de maintenance ne soit déclenché ? Pourquoi les collectivités locales, pourtant dotées de services techniques, laissent-elles les équipements se dégrader sans intervention rapide ? Le silence et l’inaction des autorités locales deviennent complices d’un gaspillage organisé de ressources publiques.

Le spectacle est d’autant plus regrettable que ces lampadaires avaient redonné espoir aux populations, amélioré la sécurité et favorisé les activités nocturnes dans certaines zones. Leur panne généralisée est une régression. Le laisser-aller qui entoure leur gestion alerte sur une réalité plus profonde : l’absence de culture de la maintenance dans la gestion des biens publics.

En ces temps où la gouvernance se veut rigoureuse, où l'État investit pour moderniser les infrastructures, il est inadmissible que des efforts aussi coûteux soient annihilés par négligence ou désintérêt.

Le Bénin ne peut aspirer à un développement durable sans une réelle politique de suivi, d’entretien régulier et de protection des équipements publics. Il ne suffit pas d’inaugurer en grande pompe ; encore faut-il assurer la durabilité. Faute de quoi, les investissements seront aussi éphémères que les lampes grillées sur nos axes routiers.

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