La loi n°2025-19, promulguée marque une rupture majeure dans la gouvernance associative au Bénin. Ce texte ambitieux encadre mieux la création, le fonctionnement et la dissolution des associations. Transparence, redevabilité, et professionnalisation sont désormais les maîtres-mots.
Au Bénin, les associations jouent un rôle clé dans la vie démocratique, sociale et économique. Mais leur encadrement juridique, jusque-là jugé obsolète et lacunaire, vient de connaître une profonde refonte. Avec la promulgation de la loi n°2025-19 du 16 juillet 2025, le gouvernement béninois établit un nouveau cadre clair, moderne et rigoureux pour l’action associative.
Un acte de naissance plus exigeant
Désormais, la création d’une association ne pourra plus se faire à la légère. L’enregistrement devient obligatoire et assorti de conditions précises, notamment la déclaration d’un siège effectif, la désignation de dirigeants clairement identifiés et la production régulière de rapports d’activités et financiers. Le tout sous peine de suspension ou de dissolution administrative.
Des obligations renforcées
La nouvelle loi met un accent fort sur la transparence et la bonne gouvernance. Toute association devra tenir une comptabilité régulière, rendre compte de ses activités et garantir une gestion conforme à ses statuts. Les dons, subventions et partenariats sont encadrés pour éviter les dérives, et les sanctions prévues en cas de manquements sont dissuasives.
Un État plus regardant
L’administration dispose désormais de moyens de contrôle plus étendus. Elle peut exiger des comptes, effectuer des inspections et suspendre une association en cas de trouble à l’ordre public, de non-respect de la loi ou de détournement d’objectifs. L’État veut ainsi s’assurer que les associations ne servent plus de paravent à des activités politiques, économiques ou religieuses illégales.
Une chance pour la professionnalisation
Malgré la rigueur de certaines dispositions, cette loi ouvre aussi la voie à une plus grande reconnaissance du secteur associatif. Les associations réellement engagées dans le développement, la solidarité ou la culture peuvent désormais se structurer, être éligibles à des appuis publics et jouer pleinement leur rôle de partenaires de l’État.
Un débat encore vif
Certains acteurs du monde associatif déplorent toutefois une loi trop contraignante, voire liberticide. Ils redoutent un recul des libertés d’expression et d’organisation. Le gouvernement, lui, se veut rassurant : l’objectif n’est pas de restreindre, mais de responsabiliser.
La loi n°2025-19 signe la fin d’une époque marquée par une floraison d’associations à l’existence floue. Place désormais à une ère de rigueur, de transparence et de professionnalisme. Reste à savoir si tous les acteurs réussiront à s’adapter à cette nouvelle donne.
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