Dans les principales villes du Bénin, la livraison devient une véritable bouée de sauvetage pour une jeunesse en quête d’autonomie financière. Armés de leurs motos, ces jeunes sillonnent les rues, transportant colis, repas et documents. Un métier exigeant, mais accessible à tous ceux qui allient sérieux, dynamisme et connaissance du terrain.
Dans les rues animées de Cotonou, Porto-Novo, Parakou et d’autres grandes villes du Bénin, ils sont désormais partout : ces jeunes à moto qui livrent à toute vitesse des colis, des repas ou des documents. Le métier de livreur, en plein essor, s’impose progressivement comme une source de revenus stable pour une partie de la population active, notamment les jeunes sans emploi formel.
Un métier accessible et en pleine expansion
Le principe est simple : transporter des biens d’un point A à un point B, dans des délais aussi courts que possible. Si ce métier existe depuis longtemps, il connaît aujourd’hui une croissance accélérée avec la montée du e-commerce, des services de restauration à domicile et de la digitalisation des services. De nombreuses entreprises start-ups logistiques, restaurants, boutiques en ligne recrutent désormais des livreurs pour répondre à une clientèle de plus en plus pressée et exigeante.
Des compétences simples mais essentielles
Être livreur au Bénin, ce n’est pas seulement conduire une moto. Il faut aussi maîtriser les itinéraires urbains, savoir utiliser un GPS ou une application mobile, respecter les délais, et surtout, offrir un service irréprochable. La politesse, le sens du contact client, la capacité à gérer les imprévus et à travailler sous pression sont des qualités recherchées. « Il faut être rapide mais prudent, surtout dans les heures de pointe. Le client veut son colis à l’heure, mais en bon état », confie Michel, livreur indépendant à Cotonou.
Un secteur qui crée de l’emploi
Avec une moto, un smartphone et une bonne dose de sérieux, beaucoup de jeunes parviennent à se faire une place dans ce secteur. Certains rejoignent des plateformes de livraison, d’autres travaillent directement pour des entreprises, ou en tant qu’indépendants. Des agences de placement commencent même à se spécialiser dans le recrutement de livreurs.
Cette dynamique répond à une réalité : dans un contexte de chômage persistant, beaucoup choisissent la livraison comme une solution temporaire ou durable à leur situation. « Il n’y a pas de petit métier. Grâce à cette activité, je nourris ma famille et je fais des économies », affirme Youssouf, un livreur basé à Porto-Novo.
Un métier d’avenir ?
Tout indique que le métier de livreur a encore de beaux jours devant lui au Bénin. Tant que les entreprises se digitalisent et que les consommateurs privilégient le confort de la livraison à domicile, le besoin en livreurs ne faiblira pas. Le défi reste cependant la structuration du secteur, l’amélioration des conditions de travail et la sécurité des livreurs, souvent exposés aux accidents ou aux retards non maîtrisés.
S’ils ne sont pas toujours visibles dans les statistiques officielles de l’emploi, ces livreurs sont pourtant devenus indispensables à la vie urbaine moderne au Bénin. Leur métier, souvent négligé, démontre chaque jour que le courage, la rigueur et la débrouillardise peuvent nourrir leur homme. Et redonner espoir à toute une génération.
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