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Gestion des déchets et pouvoir d'achat

Factures SGDS : la pilule est trop salée

Factures SGDS : la pilule est trop salée

Dans les communes du Grand Nokoué, la distribution des factures de la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité (SGDS) provoque une vague d’indignation. Montants jugés exorbitants, factures rétroactives, difficultés de paiement : les populations s’interrogent sur la transparence et l’équité du système. Si les efforts de la SGDS en matière de propreté urbaine sont reconnus, la méthode de facturation reste très contestée.

La grogne monte dans les foyers du Grand Nokoué. Depuis quelques jours, la distribution des factures liées à la collecte des ordures ménagères par la Société de Gestion des Déchets et de la Salubrité (SGDS) provoque de vives réactions. Le coût mensuel exigé compris entre 3 000 et 5 000 francs CFA est jugé excessif, surtout dans un contexte économique tendu. Pire, ces factures sont rétroactives et réclament le paiement des mois passés, notamment tout le premier semestre de 2025. Résultat : certains ménages se retrouvent face à des ardoises de 36 000 voire 60 000 francs CFA à solder d’un coup.

Une méthode qui ne passe pas. De nombreux citoyens déplorent un manque de concertation et un mode opératoire inadapté. « Pourquoi ne pas opter pour un paiement mensuel, comme cela se fait avec l’électricité ou l’eau ? », s’interrogent plusieurs habitants. De surcroît, le mode de recouvrement souvent numérique ne tient pas compte de la réalité sociale du Grand Nokoué, où une bonne partie de la population reste peu alphabétisée et faiblement bancarisée.

Les critiques ne s’arrêtent pas au montant. Beaucoup estiment que le service rendu ne justifie pas un tel coût. « Avant, certaines associations ramassaient les ordures à un prix modique. Aujourd’hui, on nous impose des tarifs sans explication claire », fulmine un chef de ménage. D’autres se demandent si la facturation est uniforme, indépendamment de la quantité de déchets produits, ou si elle tient compte du type de logement.

Des efforts salués, mais un malaise persistant

Il faut le reconnaître : la SGDS a entrepris de nombreux efforts pour améliorer la gestion des déchets dans les villes. Grâce à des Centres d’Enfouissement Technique (CET) comme ceux de Ouèssè et Takon, une partie des déchets collectés est transformée ou recyclée. L’organisme expérimente aussi des projets innovants : briques à base de plastique, biogaz pour la cuisson, compost pour l’agriculture. En collaboration avec des partenaires comme l’UNICEF, la SGDS entend créer de nouvelles filières de valorisation.

Toutefois, ces initiatives aussi louables soient-elles ne parviennent pas à calmer la colère des usagers. Ces derniers estiment que les bénéfices tirés du recyclage devraient permettre de réduire les coûts pour les ménages. « Sans nos ordures, il n’y a pas de recyclage ni de revenus pour la SGDS. Alors pourquoi nous facturer autant ? », clament plusieurs voix.

Un appel à la révision du système

À l’analyse, les critiques convergent vers une demande claire : revoir à la baisse les montants exigés et repenser le mécanisme de paiement. Si rien n’est fait, la SGDS risque de faire face à un taux élevé d’impayés. Pour rétablir la confiance, elle devra également mieux communiquer sur les critères de fixation des tarifs et assurer une transparence totale dans la gestion des fonds collectés.

Dans un contexte de vie chère, où chaque franc compte, les populations du Grand Nokoué réclament un système plus juste, plus souple et plus humain.

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