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Vacances et dérives économiques au Bénin

Vente à la sauvette : la jeunesse en danger

Vente à la sauvette : la jeunesse en danger

À travers les grandes villes du Bénin, les carrefours à feux tricolores se transforment en marchés sauvages tenus par de jeunes vacanciers. En quête de revenus, ces adolescents s'exposent à de graves risques dans l’indifférence générale. Ce phénomène, devenu national, interpelle urgemment les autorités locales et la Police Républicaine.

Chaque période de vacances scolaires au Bénin donne lieu à un phénomène de plus en plus préoccupant : la prolifération de jeunes vendeurs ambulants aux abords des grands carrefours. À Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Abomey ou encore Bohicon, les scènes se répètent : des adolescents, chargés de produits divers mouchoirs, gadgets électroniques, boissons ou fruits se faufilent entre les véhicules, défiant les règles élémentaires de sécurité.

Le constat est national : les feux tricolores, censés réguler la circulation, deviennent des points de convergence pour ces "commerçants de fortune", souvent poussés par la pauvreté et l’inactivité scolaire. La crise économique ambiante et les difficultés parentales à subvenir aux besoins quotidiens jettent de nombreux enfants sur le bitume, dans un sauve-qui-peut silencieux.

Mais au-delà de cette débrouillardise juvénile, c’est une véritable tragédie qui couve. Ces jeunes vendeurs mettent leur vie en péril, se retrouvant parfois face à des camions en démarrage ou dans des embouteillages chaotiques. Des cas d'accidents ont été enregistrés, certains mortels, sans que cela n’émeuve durablement les autorités compétentes.

À plusieurs reprises, des mairies et les commissariats de la Police Républicaine ont lancé des mises en garde, menaçant de sanctions les contrevenants. Pourtant, aucune mesure concrète ne semble freiner l’élan de ces enfants, souvent manipulés par des adultes en quête de main-d'œuvre bon marché.

Ce laisser-aller général, dans un pays en quête de modernisation urbaine, pose une question cruciale : que valent nos politiques de protection de l’enfance si les carrefours deviennent des lieux de désespoir marchand ?

Il est temps que les autorités locales, les services sociaux, les parents et la société civile conjuguent leurs efforts pour mettre fin à ce désordre devenu chronique. Bannir la vente à la sauvette par des mineurs ne doit plus être un vœu pieux, mais une exigence nationale pour la sécurité de tous et la dignité de la jeunesse béninoise.

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