Alors que les conflits persistent dans la sous-région, le Bénin accueille un nombre croissant de réfugiés et de demandeurs d’asile. En 2025, plus de 27 000 personnes en exil vivent sur le territoire béninois. Face à cette pression migratoire, le pays tente de conjuguer hospitalité et résilience.
Une terre d’accueil sous pression
Le Bénin fait aujourd’hui face à l’une des plus fortes hausses de réfugiés et de demandeurs d’asile de son histoire récente. Selon les données combinées du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et du gouvernement béninois, le pays héberge, en mai 2025, 16 231 réfugiés et 7 022 demandeurs d’asile, auxquels s’ajoutent 4 634 personnes en attente d’enregistrement. Un total qui frôle les 28 000 individus déplacés, contre environ 5 000 réfugiés en mai 2023.
Cette progression s’explique en grande partie par l’insécurité croissante dans les pays voisins, notamment au Burkina Faso, d’où plus de 5 000 civils ont fui en seulement 48 heures au cours de l’année 2024, selon les agences onusiennes. Les violences terroristes, les attaques djihadistes et l’instabilité politique ont poussé de nombreuses familles à trouver refuge au Bénin, principalement dans les régions septentrionales.
Des engagements concrets face à une urgence
Conscient de l’ampleur du phénomène, le Bénin a réaffirmé sa solidarité lors du deuxième Forum mondial sur les réfugiés, en s’engageant pour la période 2024-2027 à :
- - augmenter ses capacités d’accueil,
- - faciliter l’accès des réfugiés aux soins de santé,
- - garantir l’éducation pour les enfants déplacés.
Le Comité des droits des travailleurs migrants de l’ONU a salué ces efforts, tout en insistant sur la nécessité de mieux structurer la collecte de données migratoires et de renforcer les politiques publiques pour faire face aux défis migratoires, notamment la lutte contre la migration irrégulière et la traite des êtres humains.
Un appui international essentiel
Le Bénin n’est pas seul dans cette mission. Des partenaires comme la Banque mondiale soutiennent le pays dans ses initiatives pour renforcer la cohésion sociale, développer les infrastructures locales et stabiliser les zones d’accueil, surtout dans les départements frontaliers du Nord.
Cependant, les défis restent de taille. De nombreux réfugiés vivent encore dans des conditions précaires, avec un accès limité à l’eau potable, à l’éducation et aux soins de base. Le pays doit aussi composer avec ses propres vulnérabilités économiques et sécuritaires.
Un modèle d’hospitalité en construction
Dans un contexte régional troublé, le Bénin s’efforce de maintenir son image de terre d’accueil et de respect des droits humains. S’il doit encore faire face à de nombreux obstacles, le pays a le mérite de poser les bases d’une politique migratoire plus inclusive et solidaire. Le sort des milliers de réfugiés dépendra désormais de la constance des efforts nationaux et de la solidarité internationale.
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