À peine le calendrier électoral publié par la CENA, les états-majors politiques sont entrés en ébullition. À l’orée des élections générales de 2026, les partis fourbissent leurs armes dans une course effrénée au positionnement, dans un paysage politique béninois en perpétuelle recomposition.
La mouvance présidentielle a pris une longueur d’avance. Tournées nocturnes, ratissages de proximité, installation méthodique de cellules locales : rien n’est laissé au hasard dans une stratégie de terrain bien huilée. Les opérations de "débauchage" de militants de partis adverses, souvent très médiatisées, viennent renforcer cette dynamique offensive.
Face à cette mécanique bien rodée, l’opposition semble en manque de cohérence.
Si certains de ses leaders concentrent leurs efforts sur la dénonciation du fichier électoral ou des règles du jeu pourtant votées parfois avec leur concours d’autres se perdent dans des querelles internes, donnant l’image d’un front désuni. Cette cacophonie tranche avec la discipline apparente de la majorité et contribue à brouiller leur message.
Le paradoxe saute aux yeux : les textes aujourd’hui décriés par l’opposition sont pour partie le fruit de compromis auxquels elle a elle-même contribué. Résultat, une partie de l’opinion publique, préoccupée par la flambée des prix et les urgences du quotidien, semble se désintéresser d’un débat politique devenu répétitif.
À quelques mois du scrutin, une question demeure : l’opposition réussira-t-elle à transcender ses divisions pour présenter un front uni ? Car seule une coalition solide pourrait espérer rivaliser avec une majorité présidentielle déjà sur le terrain, soutenue par un exécutif qui multiplie les gestes en direction du peuple.
Le compte à rebours est lancé. Et dans ce marathon politique, c’est peut-être le silence du terrain qui fera le plus de bruit.
Par Youssouf T.M. AVOCEGAMOU
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