Friperie en force !

Des marchés aux rues, des grandes villes aux villages, la friperie s’impose comme une solution vestimentaire incontournable au Bénin. Ce commerce de vêtements d’occasion mêle économie, culture, recyclage et style. Et à chaque période de vacances ou de fêtes, il reprend toute sa vigueur.

Au Bénin, les vêtements d’occasion, appelés communément friperie, venus de France ou encore Atchouta en langue fon, sont devenus des incontournables de la mode et de la consommation quotidienne. Riches comme pauvres s’y retrouvent, séduits par les prix abordables, la diversité des pièces et parfois même, l’originalité des articles proposés.

Les périodes de vacances scolaires et universitaires, ainsi que les fêtes de fin d’année, constituent des pics de vente. Mais la friperie, loin d’être un phénomène saisonnier, est présente toute l’année, dans toutes les contrées du pays. De Missebo à Cotonou, le plus grand marché de friperie, jusqu’aux villages reculés, elle s’est installée dans le quotidien des Béninois.

Importés principalement d’Europe et d’Amérique du Nord, les vêtements de seconde main arrivent par bateaux, puis sont redistribués via des circuits bien rodés : grossistes, marchés urbains, boutiques spécialisées, ou encore par les vendeuses ambulantes qui sillonnent les quartiers avec leurs ballots de vêtements sur la tête.

Ce commerce, en plus de répondre à un besoin vestimentaire, est un moteur économique important. Il génère des milliers d’emplois vendeurs sur les marchés, petits détaillants, transporteurs et fait vivre de nombreuses familles. Il participe également à l’économie circulaire, en prolongeant la durée de vie des habits et en réduisant le gaspillage textile.

Au-delà de l’économie, la friperie a aussi su s’imposer comme un espace de style et de créativité. Les amateurs de vintage y dénichent des pièces rares, et certaines boutiques vont jusqu’à proposer de la friperie de luxe : des vêtements de marque, soigneusement sélectionnés et vendus à des prix accessibles.

Dans certaines zones rurales, des pratiques originales voient le jour, comme l’échange de vêtements contre des denrées agricoles. Autant de signes que la friperie a su s’adapter aux réalités sociales et culturelles du Bénin, au point de devenir une composante vivante de la culture populaire.

Ce mot français né au XIIIe siècle pour désigner les vieilleries vestimentaires a trouvé une nouvelle jeunesse au Bénin, où il est aujourd’hui synonyme d’ingéniosité, de résilience et de consommation responsable. La friperie n’est plus un simple plan de secours : c’est un mode de vie.