Au mépris des consignes strictes de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), une pratique inquiétante reprend de l’ampleur dans les marchés et les rues du Bénin : le rejet de pièces de monnaie ou de billets de banque jugés en mauvais état.
Des vendeuses, notamment dans les zones urbaines et périurbaines, refusent d'accepter certaines pièces ou billets qu'elles estiment trop vieux, trop lisses, froissés, noirs ou légèrement déchirés. Les pièces de 10 à 500 francs sont les plus souvent visées. Conséquence : les clients se retrouvent souvent désorientés, voire humiliés, face à un rejet catégorique de leur argent, parfois accompagné de propos acerbes.
Ces comportements provoquent régulièrement des altercations verbales, traduisant une méconnaissance – ou une indifférence – des règles élémentaires de la vie économique. Pourtant, la BCEAO ne cesse de rappeler que, hormis les signes monétaires falsifiés, aucun billet ou pièce encore en circulation ne doit être refusé dans les transactions.
À travers des communiqués diffusés dans plusieurs langues nationales, l’institution monétaire appelle au respect de la monnaie légale et met en garde contre toute pratique discriminatoire à l’encontre de certains billets ou pièces.
Mais cette pédagogie peine à atteindre les couches les plus vulnérables de la population, notamment les personnes peu ou pas alphabétisées, qui continuent d’imposer leurs propres critères de sélection monétaire. Une dérive aux conséquences économiques et sociales notables.
Il devient urgent que les autorités nationales, les collectivités locales et les organisations de la société civile unissent leurs efforts pour renforcer l’éducation financière et rappeler à tous que la valeur de la monnaie ne réside pas dans son apparence, mais dans la confiance que lui accorde la nation à travers sa banque centrale.
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