Du champ à l’assiette, les cantines scolaires béninoises suscitent l’admiration. Au-delà de leur fonction nourricière, elles dynamisent l’économie locale, favorisent la scolarisation et inspirent d'autres pays africains. Porté par le gouvernement et appuyé par le Programme Alimentaire Mondial (PAM), ce modèle séduit autant par sa durabilité que par ses retombées multiples.
L’odeur alléchante qui s’échappe à l’heure du déjeuner dans de nombreuses écoles primaires publiques du Bénin ne laisse personne indifférent. Plus qu’un simple repas chaud, c’est tout un système vertueux qui se déploie autour des cantines scolaires. Initié et structuré à grande échelle depuis la rentrée 2017-2018 avec l’appui du Programme Alimentaire Mondial (PAM), ce programme gouvernemental transforme la vie de milliers d’écoliers tout en renforçant l’économie locale.
Un pilier contre la faim et l’abandon scolaire
Destiné en priorité aux zones rurales et aux régions à faible taux de scolarisation, le Programme National d’Alimentation Scolaire Intégré (PNASI) répond à un double enjeu : nourrir les enfants et les maintenir à l’école. En leur offrant un repas chaud quotidien, les cantines réduisent les risques de décrochage scolaire, améliorent la concentration des élèves et participent au bien-être général de ces jeunes apprenants.
Soutien direct aux familles vulnérables
Dans un contexte où de nombreuses familles peinent à nourrir leurs enfants convenablement, ces cantines apparaissent comme un véritable soulagement. Elles représentent un filet de sécurité sociale, en particulier pour les ménages les plus démunis. Mais l’impact du programme dépasse les murs de l’école.
Un moteur pour l’agriculture locale
L’un des piliers majeurs du PNASI est son ancrage local. Les repas sont, autant que possible, préparés à base de produits issus des exploitations agricoles béninoises. Riz, maïs, légumes, légumineuses : les cantines scolaires constituent un débouché stable et prévisible pour les producteurs locaux, stimulant la production, améliorant les revenus des agriculteurs et encourageant la structuration des filières agricoles.
Cette dynamique crée une véritable émulation au sein des communautés rurales, qui voient dans le programme une opportunité de développement économique durable. En retour, la fraîcheur et la qualité des produits profitent aux enfants.
Une référence pour le continent
Le modèle béninois est cité en exemple au niveau international. Le Burundi et le Gabon, entre autres, ont déjà envoyé des délégations pour s’inspirer de cette approche intégrée, qui mêle éducation, agriculture, nutrition et développement local. Le Bénin fait ainsi figure de pionnier en matière de politiques alimentaires scolaires durables.
Le PAM, partenaire stratégique
Dans cette aventure, le Programme Alimentaire Mondial reste un partenaire de poids. Au-delà de son soutien financier et logistique, le PAM joue un rôle central dans la définition des normes nutritionnelles, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et le renforcement des capacités des acteurs locaux. Son expertise assure une alimentation équilibrée et conforme aux besoins nutritionnels des enfants.
Objectif 2026 : une généralisation ambitieuse
Fort de ses résultats, le gouvernement béninois s’est fixé un cap clair : d’ici 2026, toutes les écoles primaires publiques du pays devront bénéficier du programme. Une ambition rendue possible grâce à l’appui technique du PAM, mais aussi à la mobilisation des producteurs, des collectivités locales, des associations de parents d’élèves et du secteur privé.
Un système de suivi rigoureux est également en cours de déploiement afin d’évaluer en continu les effets du programme et d’ajuster les stratégies selon les réalités du terrain.
Au Bénin, les cantines scolaires sont bien plus qu’un service de restauration. Elles incarnent une vision de développement intégrée, humaine et durable. En s’attaquant à la fois à la faim, à la pauvreté, à la déscolarisation et à la fragilité économique des zones rurales, elles offrent une recette à succès que d’autres nations pourraient bien vouloir adopter à leur tour.
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