Malgré les efforts considérables consentis par l’État pour doter nos villes d’infrastructures modernes et durables, certaines habitudes inciviques persistent et menacent sérieusement leur pérennité. Parmi ces comportements destructeurs, le jet d’eaux usées et de déchets sur les chaussées asphaltées s’impose comme un mal tenace et préoccupant.
Dans plusieurs quartiers de nos grandes villes, notamment à Porto-Novo et à Cotonou, il est courant d’observer des citoyens jeter sur la voie publique des eaux de vaisselle, souvent chargées de restes alimentaires et accompagnées d’odeurs nauséabondes. Ces pratiques, loin d’être anodines, fragilisent l’asphalte, obstruent les caniveaux et nuisent à la salubrité publique.
Il n’est pas rare que des piétons soient éclaboussés par ces rejets alors qu’ils circulent sur les trottoirs. Ces comportements témoignent d’un profond déficit de conscience citoyenne et d’un irrespect manifeste pour les biens publics. Dans certains cas, les caniveaux à ciel ouvert sont transformés en véritables dépotoirs : on y retrouve des couches usagées, des déchets de cuisine, voire des résidus sanitaires, le tout à quelques mètres de vendeuses de nourriture. Une situation à la fois paradoxale et alarmante.
Le développement urbain ne saurait se résumer à la seule construction d’infrastructures ; il exige aussi un changement de mentalités. Or, en dépit des campagnes de sensibilisation et de la présence régulière des agents de propreté, cet incivisme persiste. Il est urgent que les services d’hygiène municipaux intensifient leurs contrôles et sanctionnent les contrevenants.
Les municipalités, garantes de la bonne application des règles d’hygiène, doivent assumer pleinement leur rôle. Elles doivent non seulement renforcer la surveillance des zones à risques, mais aussi engager des actions éducatives et répressives pour protéger les investissements publics.
Sans discipline collective, sans respect des normes élémentaires d’hygiène, tous les efforts d’aménagement seront vains. Protéger nos routes, c’est préserver le bien commun. C’est aussi, et surtout, faire preuve de civisme.
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