Dans les grandes villes du Bénin, les rues deviennent de plus en plus le théâtre d’affrontements verbaux et parfois physiques entre usagers de la route. Un simple accrochage, un refus de priorité ou une maladresse suffit désormais à déclencher une avalanche d’insultes, souvent violentes et humiliantes. Et bien trop souvent, ces échanges dégénèrent en rixes musclées.
Piétons, conducteurs de voitures, mototaxis (zémidjans) et cyclistes s’invectivent à la moindre occasion. Les mots volent bas, les nerfs s’échauffent, et dans bien des cas, on passe rapidement des injures aux coups. Certaines rues, déjà congestionnées, se retrouvent paralysées par des attroupements provoqués par ces altercations publiques, semblables à des scènes de gladiateurs modernes.
Les propos échangés sont parfois d’une violence psychologique extrême, blessant profondément ceux qui en sont la cible. Tout le monde ne réagit pas de la même manière face à l’insulte : là où certains gardent leur calme, d’autres explosent et en viennent aux mains, causant parfois des blessures sérieuses.
Le carrefour Cinquantenaire à Porto-Novo, entre autres, est régulièrement le théâtre de ces débordements. L’incapacité à dialoguer calmement ou à reconnaître ses torts alimente un climat tendu dans l’espace public. Chez certains, on observe une agressivité quasi permanente, comme si chaque sortie en circulation était un combat. Les conducteurs de zémidjans sont souvent pointés du doigt comme les plus enclins à ce type de comportements, même si le phénomène concerne toutes les catégories d’usagers.
Ce climat d’incivilité croissante interpelle. Il révèle un malaise social profond, un déficit de tolérance, de respect mutuel, et une défaillance dans l’éducation civique. Il est urgent d’agir pour restaurer la paix et la courtoisie dans nos rues.
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