(Des localités sans leadership de proximité)
Depuis la réforme du code électoral, la désignation des chefs quartiers et de villages ne se fait plus par cooptation traditionnelle, mais selon les résultats obtenus par les partis politiques aux élections municipales. Une avancée majeure vers une gouvernance locale plus transparente et politiquement représentative.
Trois partis sont légalement bénéficiaires de ces postes : l’Union Progressiste, le Bloc Républicain et les Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Pourtant, des mois après, de nombreuses localités sont toujours sans chefs de quartiers ni de villages. Non pas à cause d’un blocage administratif, mais parce que les partis politiques concernés n’ont pas transmis les listes de leurs représentants désignés aux autorités compétentes.
Une réforme bloquée de l’intérieur
Cette réforme, voulue pour renforcer l’efficacité de la décentralisation, est aujourd’hui victime d’un sabotage silencieux : celui de l’inaction des partis politiques eux-mêmes. Les textes sont clairs. La CENA a attribué les sièges. Les mairies et préfectures sont prêtes à mettre en œuvre. Mais les partis gardent le silence ou tardent à faire parvenir les listes officielles.
Pourquoi ce retard ? Jeux de positionnement ? Luttes d’influence internes ? Indifférence ? Pendant ce temps, les populations attendent, souffrent, s’interrogent.
Des villages et quartiers à l’abandon
Sans chef de village ou de quartier, les problèmes de base restent sans réponse : gestion des conflits, mobilisation citoyenne, sécurité locale, accompagnement des projets communautaires. Les relais naturels entre les populations et l’administration sont absents. Cette situation crée un vide institutionnel et un malaise social dans plusieurs communes du pays.
TALON interpellé : Il faut sauver la réforme
Le Président de la République, Patrice TALON, reconnu pour son attachement aux réformes profondes, doit s’impliquer pour que cette disposition du code électoral ne reste pas lettre morte. Il ne peut permettre que la réforme qu’il a portée soit neutralisée par les hésitations ou la négligence des partis politiques eux-mêmes.
Les partis politiques doivent prendre leurs responsabilités : fournir immédiatement les listes des chefs désignés, afin que l’État puisse les installer.
Les populations n’attendent plus des discours. Elles attendent des représentants légitimes sur le terrain.
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