Les grandes villes béninoises, à l’instar de Cotonou, Porto-Novo ou encore Parakou, font face à un fléau urbain grandissant : la pollution sonore et l’occupation désordonnée des espaces publics. Malgré les réglementations en vigueur et les actions ponctuelles des autorités locales, une frange de la population semble défier ouvertement les règles établies. Que se passe-t-il réellement ?
Un vacarme permanent devenu banal
Dès les premières heures du jour, le vacarme des klaxons, des motos-taxis, des vendeurs ambulants munis de haut-parleurs, des bars et églises de rue trouble la quiétude des citadins. À la tombée de la nuit, la situation s’amplifie : concerts improvisés, prières à haut-parleur, et autres animations sonores prennent le relais dans une cacophonie que peu semblent encore remarquer, tant elle est devenue la norme.
Espaces publics : une occupation illégale qui s’étend
Trottoirs envahis par des commerces, places publiques transformées en marchés sauvages, voies de circulation réduites par des installations anarchiques… Les grandes villes suffoquent sous l’effet de cette occupation non contrôlée. Et pourtant, les textes de loi interdisent formellement ces pratiques. Les opérations de déguerpissement, bien que médiatisées, n'ont qu’un effet temporaire.
Des autorités locales souvent impuissantes
Les maires, censés veiller à l’ordre urbain, se heurtent à des résistances de plus en plus frontales. Certains commerçants et groupes religieux n’hésitent plus à faire fi des interdictions, arguant de leur droit au travail ou à la liberté de culte. Le manque de moyens, le clientélisme politique, voire la peur d’impopularité, rendent l’action des autorités locales inefficace ou timorée.
Un défi lancé à l’État
Ce désordre urbain est aussi le reflet d’un défi lancé à l’autorité de l’État. Quand des individus s’arrogent le droit de bloquer une rue pour un événement privé, de construire sur un trottoir ou de perturber le sommeil des autres citoyens par des décibels hors normes, c’est tout le pacte social qui vacille. L’État, garant de la sécurité et du bien-être public, est interpellé.
Quelle issue face à cette dérive ?
L’urgence est réelle. Il ne s’agit plus seulement de rétablir l’ordre, mais de refonder la citoyenneté urbaine. Sensibilisation, sanctions exemplaires, renforcement des capacités des mairies, et surtout, volonté politique ferme, sont indispensables pour inverser la tendance. Les villes ne peuvent se développer durablement dans l’anarchie.
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