Depuis plusieurs mois, les partis politiques légalement reconnus ont reçu la charge de désigner les chefs quartiers dans les villes et villages du Bénin, à la suite d’une réforme ambitieuse visant à donner une coloration politique à la gestion locale. Toutefois, alors que cette répartition est censée rapprocher davantage les citoyens des structures décisionnelles, une question persiste : pourquoi les partis peinent-ils à désigner leurs représentants ?
Une attente qui s’éternise…
Dans plusieurs communes, les sièges de chefs quartiers demeurent vacants, plongeant certains villages et arrondissements dans une sorte de vide administratif. Cette situation perturbe la gestion de proximité, les initiatives locales de développement, et affaiblit la médiation sociale, autrefois portée par ces autorités coutumières.
Incompréhensions, calculs politiques ou stratégie délibérée ?
Selon certaines sources, les blocages sont liés à des tensions internes au sein des partis, à des rivalités locales, ou encore à des tractations pour imposer des figures fidèles aux leaders.
Mais d'autres voix, plus critiques, évoquent une stratégie subtile pour affaiblir l’autonomie des quartiers et villages, en les maintenant dans l’attente, sans interlocuteurs légitimes.
Une politique pour "mettre à genoux" les bases ?
Cette hypothèse, bien que controversée, fait son chemin. En privant les communautés de leurs chefs, certains estiment que les populations sont progressivement désorganisées, désorientées, et donc plus faciles à manœuvrer à l’approche des échéances électorales. La dépendance aux responsables politiques en place serait ainsi renforcée, au détriment d’une démocratie locale vivante et équilibrée.
L'urgence d'une clarification
Il est donc urgent que les partis politiques sortent de l’ambiguïté. Le peuple attend des actes. Les chefs quartiers, loin d’être de simples symboles, sont les piliers de la paix sociale et du développement de base. Leur absence prolongée risque de creuser un fossé entre les citoyens et les institutions, et d’installer un climat de méfiance durable.
Soyez le premier à commenter cet article