Actualités
+229 01 97 90 46 40

Système partisan au Bénin et choix du successeur de Patrice Talon

Pourquoi chercher loin ce qui est déjà là ?

Pourquoi chercher loin ce qui est déjà là ?

À l’approche de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du Président Patrice Talon, le débat sur sa succession s’intensifie dans les cercles politiques et dans l’opinion publique. Dans un pays marqué depuis 2019 par un système partisan fortement réformé, le choix du futur chef de l’État ne saurait être anodin. Il doit refléter à la fois la stabilité du modèle en place et l’aspiration des Béninois à une continuité maîtrisée.

Un système partisan verrouillé mais structurant

Le Bénin, avec la réforme du système partisan initiée par Patrice Talon, a vu le paysage politique se concentrer autour de quelques grandes formations : l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), le Bloc Républicain (BR), et dans une moindre mesure, Les Démocrates (LD). Cette architecture a mis fin au foisonnement de micro-partis souvent tournés vers des intérêts personnels.

En théorie, ce système favorise la gouvernance, la cohésion politique et la lisibilité démocratique. Mais dans les faits, il renforce également le pouvoir de ceux qui maîtrisent les appareils partisans et disposent de la confiance du chef de l’État sortant.

Talon, un arbitre stratégique

Patrice Talon, homme d’affaires devenu président réformateur, a toujours affiché sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat. Toutefois, s’il reste fidèle à sa parole, il demeure stratégiquement positionné pour influencer, voire orienter, le choix de son successeur. Et c’est là que le débat devient central : faut-il chercher loin une personnalité consensuelle, ou regarder de plus près dans les rangs de ceux qui ont été les artisans de la gouvernance actuelle ?

Pourquoi chercher loin ce qui est déjà là ?

Au sein même de l’UPR et du BR, plusieurs figures se démarquent par leur loyauté, leur expérience institutionnelle et leur connaissance des grands dossiers du pays. Certains sont d’anciens ministres et ministres actuels, d’autres des présidents d’institutions ou des élus influents. Leur proximité avec le chef de l’État et leur implication dans les réformes actuelles font d’eux des successeurs naturels, capables d’assurer une transition sans heurts.

Ce choix de continuité, loin d’être une reconduction déguisée, peut être perçu comme une consolidation des acquis. Pourquoi donc chercher ailleurs, ou miser sur une candidature surprise, quand l’alternative crédible existe déjà, mûrie dans le silence, l’efficacité et la loyauté ?

Le peuple aura-t-il son mot à dire ?

L’enjeu de la succession de Talon ne doit pas se limiter à un jeu de coulisses. Dans un système partisan rénové, la démocratie interne des partis, la transparence des processus de désignation et l’écoute du peuple sont des exigences essentielles. La stabilité passe aussi par l’adhésion populaire.

En définitive, si le système partisan béninois a pour ambition de construire des alternances solides, il devra prouver qu’il peut faire émerger un successeur légitime, compétent et enraciné. Et peut-être que ce successeur ne se cache pas… Il est déjà là.

Footer - L'Emblème du Jour