Ils sont partout. Inlassablement, les tricycles, ces véhicules venus d’Asie, de Chine et d’Inde notamment ont envahi nos villes. Moyens de transport à la fois pratiques et redoutables, ils arpentent nos routes comme s’ils leur appartenaient. Chargés à outrance, pilotés parfois par des conducteurs inconscients ou inexpérimentés, ces engins sèment chaque jour le drame et la désolation.
Sans foi ni loi, ils brûlent les feux de signalisation, contournent les règles élémentaires du Code de la route, provoquent embouteillages et accidents. Dans un vacarme assourdissant, ils transportent tout : bidons d’essence, planches de bois, sacs de ciment, grillages, animaux vivants... Et tout cela, souvent en vrac, sans précaution, sans égard pour les autres usagers. Sur les principales artères de Cotonou, Porto-Novo, Parakou ou Abomey, ces engins circulent comme des maîtres du chaos.
Quand le transport devient menace
Certes, il faut leur reconnaître une utilité certaine. Les tricycles permettent à bon nombre de ménages et de commerçants d’assurer leurs déménagements ou de convoyer leurs marchandises à moindres frais. Mais le prix social et humain de cette accessibilité est lourd : pertes en vies humaines, blessures graves, dégâts matériels colossaux. À l’approche de la fête de la Tabaski, ils pullulent déjà dans les marchés à bétail de Sèmè ou dans les Zongo, prêts à embarquer les moutons comme de simples paquets. Sans cage, sans attache, sans sécurité.
L'exemple du Couffo : des mesures concrètes
Face à cette insécurité routière grandissante, rares sont les autorités qui osent prendre des mesures fermes. Le préfet du Couffo, Christophe MEGBEDJI, fait figure d’exception. Dans son département, il a récemment instauré des mesures courageuses :
- 1. Immatriculation obligatoire de tous les tricycles en circulation ;
- 2. Police d’assurance obligatoire pour chaque véhicule ;
- 3. Permis de conduire exigé pour tous les conducteurs ;
- 4. Signalisation de gabarit obligatoire pour garantir leur visibilité.
Une initiative salutaire qui mérite d’être étendue à l’échelle nationale. Car tant que les tricycles continueront à circuler dans l’anarchie, les rues resteront des champs de dangers permanents.
Un devoir partagé
Les mairies, les préfets, la Police Républicaine, mais aussi le Centre National de la Sécurité Routière (CNSR), doivent agir. Formation, sensibilisation, contrôles rigoureux : tout doit être mis en œuvre pour civiliser ce secteur devenu incontrôlable.
Il y va de la sécurité de tous. Il y va de la vie.
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