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Recherche de ferrailles au Bénin

Les étrangers, véritables chercheurs d’or

Les étrangers, véritables chercheurs d’or

S’il est un secteur où les Béninois semblent avoir cédé du terrain, c’est bien celui du recyclage des ferrailles. Longtemps négligées, ces matières sont aujourd’hui au cœur d’un commerce florissant, dominé par des étrangers, principalement des ressortissants du Niger. Jadis marginal, ce commerce est désormais perçu comme une véritable ruée vers « l’or » métallique.

Depuis quelque temps, des cargos accostent régulièrement au Port Autonome de Cotonou pour être chargés de tonnes de ferrailles collectées à travers le pays. Pour alimenter cette chaîne d’exportation, des tricycles sillonnent quotidiennement les quartiers urbains et les hameaux, à la recherche du moindre morceau de métal abandonné. Ces engins sont conduits majoritairement par de jeunes adolescents, souvent venus du Niger, qui assurent également la gestion des nombreux points de regroupement visibles un peu partout sur le territoire.

Face à cette effervescence, les autorités béninoises ont fini par mesurer l’importance économique de cette activité longtemps sous-estimée.

Après une évaluation du poids du secteur dans l’économie nationale, le gouvernement a décidé d’en reprendre le contrôle. Désormais, la collecte et l’exportation des ferrailles passent par un rachat préalable par l’État, qui devient acteur central du processus.

Cette décision stratégique ne fait cependant pas l’unanimité. Elle suscite de vives protestations chez les collecteurs et commerçants de ferrailles, désormais contraints de se plier aux nouvelles règles du jeu. Malgré leur mécontentement, rares sont ceux qui osent défier ouvertement l’État, par crainte de représailles.

Ce regain d’intérêt des pouvoirs publics pour les déchets métalliques marque un tournant majeur dans la gestion des ressources secondaires au Bénin. Reste à savoir si cette reprise en main profitera véritablement à l’ensemble des acteurs nationaux, ou si elle finira par consacrer une fois de plus leur exclusion d’un marché désormais lucratif.

Par Youssouf M. AVOCEGAMOU

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