Le gouvernement béninois a vivement réagi aux propos du président de transition nigérien, le général Abdourahamane Tiani, qui accuse le Bénin d’abriter des bases d’entraînement de groupes jihadistes. Des allégations que les autorités béninoises qualifient de « graves, infondées et inacceptables », réaffirmant leur engagement résolu dans la lutte contre le terrorisme et leur attachement aux principes de paix et de souveraineté.
Dans une déclaration télévisée diffusée samedi 31 mai sur la chaîne publique Télé Sahel, le chef du régime militaire du Niger a tenté de justifier le maintien de la fermeture des frontières avec le Bénin, évoquant des menaces sécuritaires présumées en provenance du sud. Une sortie vivement dénoncée par le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi Bakari.
« Ce sont des accusations graves et sans fondements. Elles ne reflètent ni la réalité sur le terrain ni l’esprit de bon voisinage que le Bénin a toujours cultivé », a déclaré le ministre dans un point de presse à Cotonou.
Un engagement constant contre le terrorisme
Le Bénin rappelle qu’il est activement engagé dans la lutte contre le terrorisme, aussi bien dans sa région septentrionale que dans la coopération sous-régionale avec ses voisins. Les Forces de défense et de sécurité béninoises ont consenti d’importants sacrifices pour sécuriser le territoire national et contenir les menaces transfrontalières.
« Associer le Bénin à des actions terroristes constitue une offense à notre nation, à nos institutions et à notre peuple », a ajouté M. Bakari.
En dépit des tensions, le Bénin réaffirme son respect de la souveraineté nigérienne, tout en réitérant sa propre liberté de choix en matière de coopération internationale. Le chef de la diplomatie béninoise a souligné que Cotonou ne saurait accepter aucune ingérence dans sa politique étrangère.
« Le Bénin ne se laissera jamais dicter ses choix de partenariat. Notre souveraineté n’est pas négociable. »
Résilience économique et stabilité nationale
Sur le plan économique, le Bénin montre des signes de solidité face aux pressions régionales. Malgré la fermeture unilatérale de la frontière par le Niger depuis juillet 2023, l’économie béninoise a maintenu une trajectoire ascendante.
« En 2024, le Bénin a enregistré un taux de croissance de 7,5 %, bien au-delà des prévisions. Ce résultat traduit la résilience et la vitalité de notre économie », a affirmé le ministre.
Cette performance remarquable illustre la capacité du Bénin à diversifier ses partenariats économiques, à renforcer ses infrastructures et à créer un environnement propice aux investissements.
Appel au dialogue et au bon voisinage
Dans un contexte où les tensions régionales peuvent rapidement s’envenimer, le Bénin adopte une posture responsable et tournée vers l’apaisement. Le ministre a lancé un appel à la retenue et au dialogue :
« Nos peuples attendent de nous non pas des invectives médiatiques, mais des solutions concrètes et durables. Le Bénin restera fidèle à ses principes de paix, de coopération et de bon voisinage. »
Un contexte régional tendu
Pour mémoire, les relations entre le Bénin et le Niger se sont détériorées depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Depuis, la junte au pouvoir à Niamey multiplie les déclarations hostiles à l’égard de certains pays ouest-africains, dans un climat de défiance et de recomposition géopolitique.
Dans ce tumulte, le Bénin choisit la voie de la dignité, de la paix et du progrès, fidèle à ses engagements panafricains et à son rôle stabilisateur dans la sous-région.
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