Actualités
+229 01 97 90 46 40

Partis politiques au Bénin

Entre exigences administratives et défis d’existence

Entre exigences administratives et défis d’existence

La réforme du système partisan béninois continue de redessiner le paysage politique, entre rigueur administrative et fragilisation de certaines formations.

Depuis l’entrée en vigueur de la Charte des partis politiques révisée en 2018 et du Code électoral renforcé, le Bénin a connu une transformation radicale de son paysage politique. Ces textes visent à assainir l’environnement partisan, en réduisant le nombre pléthorique de partis, en exigeant plus de rigueur dans leur fonctionnement, et en encourageant des regroupements plus structurés.

Aujourd’hui, le ministère de l’Intérieur tient à jour un registre restreint de partis légalement reconnus. Pour figurer sur cette liste, chaque formation doit remplir des conditions strictes : avoir une existence nationale prouvée par une implantation effective dans les 12 départements du pays, disposer de structures de base, respecter les obligations de tenue régulière de congrès, et produire des rapports d’activités et financiers annuels.

En 2023, une série de mises en demeure ont été adressées à plusieurs partis, sommés de se conformer aux exigences administratives sous peine de radiation. Certains partis historiques, autrefois influents sur l’échiquier national, peinent à répondre aux nouvelles normes. D’autres ont choisi de se fondre dans de grandes coalitions comme l’Union Progressiste le Renouveau ou le Bloc Républicain.

Par ailleurs, le Conseil électoral et la Cour constitutionnelle jouent un rôle de veille sur le respect des règles internes de fonctionnement des partis, notamment en matière de démocratie interne, de parité, et de respect des statuts.

Mais si cette réforme vise une meilleure structuration, elle soulève également des critiques. Certains y voient un moyen de contrôle politique favorisant les partis proches du pouvoir en place. D’autres dénoncent une exclusion de fait de nombreux acteurs politiques de la compétition électorale, faute de moyens logistiques et administratifs.

Le défi reste donc entier : construire un système partisan stable, crédible et inclusif, sans étouffer la diversité d’expression politique. L’avenir de la démocratie béninoise dépendra en partie de la manière dont cette architecture administrative sera utilisée : comme un outil de rigueur ou comme un levier de restriction.

article_1745415041_pdf_0.pdf
Footer - L'Emblème du Jour