L’honorable Armand Gansè, député de la 24e circonscription électorale, vient de déposer une proposition de loi audacieuse à l’Assemblée nationale. Objectif : encadrer la durée des fiançailles au Bénin et protéger les jeunes femmes contre les promesses de mariage sans lendemain. Une initiative qui soulève autant d’espoirs que de débats.
Connu pour son franc-parler et son engagement sur les questions sociales, le député Armand Gansè frappe un grand coup à l’Assemblée nationale. L’élu de la 24e circonscription électorale veut légiférer sur les fiançailles afin d’en finir avec ce qu’il appelle les « fiançailles éternelles », une pratique qui, selon lui, ruine la vie de nombreuses jeunes filles béninoises.
Une pratique aux conséquences lourdes
Dans son argumentaire, l’honorable Gansè déplore que des milliers de femmes soient maintenues dans l’attente indéfinie d’un mariage hypothétique, après avoir été fiancées durant plusieurs années, parfois plus d’une décennie. Pendant ce temps, elles refusent d’autres opportunités, s’interdisent toute vie sentimentale et sont souvent stigmatisées socialement.
« Une fille fiancée depuis dix ans sans mariage n’est plus libre. Elle est prisonnière d’un espoir qui ne se concrétise jamais », a-t-il déclaré avec force, en défendant sa proposition de loi.
Encadrer pour mieux protéger
Le texte suggère de fixer une durée maximale légale aux fiançailles, au-delà de laquelle les deux parties devront soit officialiser leur union par le mariage, soit rompre formellement l’engagement. Cette réforme vise à protéger les droits des femmes, à dissuader les promesses creuses et à encourager des relations responsables.
La proposition prévoit aussi des mécanismes de recours, notamment en cas de préjudices causés à l’une des parties par un engagement prolongé sans suite.
Un débat de société lancé
L’initiative de l’honorable Armand Gansè, bien que saluée par de nombreuses organisations de la société civile et mouvements féminins, suscite également des réactions partagées. Certains y voient une intrusion dans la sphère privée et culturelle, tandis que d’autres y reconnaissent une avancée vers une société plus équitable.
Mais pour le député, il est temps d’ouvrir les yeux sur une réalité silencieuse :
« Derrière les fiançailles sans fin, il y a des cœurs brisés, des années perdues, des femmes humiliées. Le législateur doit agir. »
Le débat est désormais sur la table parlementaire, et pourrait bien marquer un tournant dans l’évolution du droit de la famille au Bénin.
Soyez le premier à commenter cet article