Muets au Parlement, bru-yants dans les médias : absents lors du vote crucial sur le statut de la chefferie traditionnelle, Les Démocrates cherchent désormais à capter l’attention en relayant les inquiétudes de l’Union islamique du Bénin. Une posture qui interroge.
La récente polémique autour de la loi portant statut de la chefferie traditionnelle continue d’alimenter les débats. Alors que le texte a été adopté à l’Assemblée nationale sans le moindre soutien du parti Les Démocrates, ces derniers tentent aujourd’hui de revenir au centre de la scène en s’alignant opportunément sur les préoccupations exprimées par l’Union islamique du Bénin (UIB).
S’agit-il d’une simple coïncidence ou d’une manœuvre politique bien calculée ? Pour de nombreux observateurs, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une tentative de récupération. Après avoir délibérément boudé le vote d’un texte considéré comme essentiel pour la reconnaissance et l’organisation des autorités traditionnelles, Les Démocrates enchaînent désormais les sorties médiatiques en soutien aux inquiétudes formulées par l’UIB.
Un revirement qui ne manque pas de surprendre, tant le contraste est saisissant entre leur absence parlementaire et leur activisme actuel.
Pour certains analystes, cette posture vise moins à défendre des principes qu’à semer la confusion dans l’opinion, en exploitant les inquiétudes légitimes d’une partie de la population. En s’écartant du débat parlementaire, Les Démocrates ont volontairement tourné le dos au processus démocratique de co-construction de cette loi. Leur tentative de s’ériger aujourd’hui en défenseurs de la cause paraît donc peu crédible, voire contre-productive.
Pendant ce temps, le gouvernement et les autres forces représentées à l’Assemblée poursuivent les consultations avec les diverses composantes religieuses et traditionnelles, dans un esprit de dialogue et d’unité nationale. L’enjeu dépasse les clivages partisans : il s’agit d’offrir aux autorités coutumières un cadre juridique clair, respectueux et durable, à la hauteur des exigences de notre République.
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